mercredi 27 avril 2011

Parole morte

Personne ne me lit, et depuis quelque temps, je me sens seule, je me sens avec moi même, face à moi même. combien est dur de ce regarder, de faire face à soi, c'est encore plus simple de se laisser juger par les autres. qui suis-je? je ne veux pas le savoir, il est Xh, il est tel jour, et le temps est encore une fois l'un de mes derniers soucis, à moins qu'il ne puisse être cette référence commune qui arrive à me lier aux autres. et je me demande s'il faut encore garder ce lien, garder leur regard, garder leur lecture, garder leur jugement, garder mon image, ou peut-être celle que je regarde... car elle n'est pas celle que je suis.
en train de suivre ma vie, de la déchiffrer et de la lire, je ne suis plus déçue par le courant que prennent les choses, et je ne veux même plus penser à ce que pensent les autres, même si c'est intéressant de méditer sur leur idiotie. on pense que la vie se résume à un travail, à un rendez-vous, à une parole, ou à ce lien entre les gens, mais la vie n'est rien... et je ne peux m'empêcher de penser à cette femme qui ne parlait plus et qui était encore vivante, qui ne disait rien en agonisant, et qui s'est tue en mourant. je pense à elle, son silence n'était révélateur que de sa personne, et leurs paroles ne révèlent certainement pas leur pseudo-vie.

3 commentaires:

  1. Tu continueras à écrire, tu continueras à parler en silence car je t'entend et c'est beau à entendre...
    Je me demande ce que le monde serait si le jugement n'existait pas, meilleur tu penses? est-il possible de se regarder dans un miroir sans rien penser, juste un vide?
    C'est qui cette femme? pourquoi ne parlait-elle pas? on se tait tous en mourant non? c'est peut être ça la raison derrière la mort, de tuer la parole? on sera donc finalement tous à la fin une parole morte...

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  2. je me suis réveillée ce matin, j'avais les yeux rouges, et je lisais rauð augu, je n'avais pas compris ce que cela voulait dire, mais ton commentaire m'a fait plaisir, car pour une fois, j'étais sûre d'écrire sans être lue, et tu me prouves le contraire.
    c'est d'ailleurs pour cela qu'on continue à écrire, pour être lue, et pour se lire aussi ; on n'arrive jamais à lire tout seul, et je n'aurais compris ma parole morte, mon silence vivant, si ce n'était lui qui m'a lue, ou toi... qui m'as lue..

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