mardi 28 décembre 2010

Cioran est en vie

seule, je ne peux plus écrire, qui me lira demain? qui me lira aujourd'hui? c'est demain qui m'a tué, demain, ce peu de temps qui n'existe pas, qui n'existe jamais a pu faire mon présent, aujourd'hui je me suicide, je décide ainsi parce que demain peut-être je serais morte, pourquoi morte? je ne sais pas, j'aurais une crise cardiaque, mon coeur cessera de battre, un accident de voiture peut-être, une maladie contagieuse, ou un assassin me tuera, peu importe la raison de ma mort, demain je serais morte, c'est sûr alors comme Cioran, je programme ma mort, avant que le destin ne s'en occupe. je me tue aujourd'hui, je me suicide, avant que ma vie comme celle de Cioran ne soit plus rapide que le suicide.
et je meurs, je me meurs, je mets fin à mes instants, à mon jour, à ma nuit, à mes paroles et mes silences. je tue ma joie, et ma peine, aujourd'hui, j'ai eu un accident qui a mit fin à mes jours, un homme m'a tué, je meurs de cette maladie mortelle, aujourd'hui mes funérailles, aujourd'hui on a creusé ma tombe, on m'a enterrée, aujourd'hui je ne respire plus, aujourd'hui je suis morte, et demain, et après demain, et demain, et les jours qui viennent et demain, ce jour où je devais mourir ne sera que deuil. aujourd'hui je suis morte, je me suis suicidé avant que mon destin ne vole mes jours... et j'ai anéanti toutes mes joies, mais je n'ai pu éteindre cette peine, car demain est deuil, et ma vie m’enveloppe, comme le ferait mon linceul...

samedi 9 octobre 2010

hors de moi

Il pleut, et il ne pleut pas dans mon coeur, il pleut tout juste dehors, je n'arrive pas à pleurer, je ne peux pleurer que quand je suis sous ma couette, la nuit avant de dormir, ou en dormant aussi. je pleure en silence, sans que personne puisse me voir, je pleure dans le noir sans que personne n'arrive à m'écouter. peu importent les raisons de mes larmes, il y a des vides dans la journée, des vides qu'on ne peut remplir qu'avec des larmes silencieuses, ou avec des paroles muettes, ou avec une voix qui n'a pas appris à parler, il existe plusieurs moments dans la journée où la mort se promène en moi, et où je préfère ne pas m'écouter, ne pas parler, ne pas soliloquer, il existe des moments où je ne supporte plus de me parler, des moments où j'aimerai être avec l'autre, avec n'importe quel autre, mais seulement pour ne pas rester avec moi. et avec mes mois... c'est tellement dure de supporter ces idées noirs, pourquoi je dis que c'est noir ? ce n'est pas vraiment des idées noires, et pessimistes, ce sont des idées où il y a un certain plaisir, et si jamais je cris ces idées à quelqu'un il me dira tout juste que je suis folle, que je suis insensée, que j'ai un problème. je commence à douter de moi, et à douter de l'autre. je ne peux plus me confier qu'à un bout de papier que je finis par oublier ou à un écran qui ne sait pas me lire. je ne peux plus qu'écrire, écrire et me fuir... ce n'est pas facile de s'habiter, j'aimerai me dévêtir de moi, j'aimerai me reposer de moi, j'aimerai sortir... juste sortir et me quitter, faire un petit voyage hors de moi car j'ai tellement peur... j'ai peur de moi...

vendredi 16 juillet 2010

écho sans voie

je ne sais plus pourquoi j'écris, de toute façon je sais que personne ne liera! personne ne prendre la peine de déchiffrer mes maux, ils sont invisibles, ils sont muets. je me sens seule, et ce n'est pas la première fois, je me sens très seule, je me sens extrêmement seule, je me sens invisible par le monde et par tous ceux qui me sont chers.. je suis dans le blues, dans le noir, au fond du gouffre comme dirait Baudelaire, et il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville, et moi aussi comme Verlaine je ne connais pas cette langueur, je ne sais pas ce qui l'engendre! ou si! je sais, je sais! ce sont mes acouphènes, je ne me fais plus écouter, on pensera toujours que le front joyeux ne cache pas cette langueur extrême, mais moi ce n'est pas une fièvre d'amour que je vis, ce n'est pas une tristesse de passage, ce n'est pas l'ennuie, ce n'est pas tout ce qui fait pleurer une personne, c'est le vide qui s'accumule, le froid qui me crame, la longueur de ce temps qui passe vite, et ce sont toutes ces voitures qui passent, tous ces poêmes que je ne lie pas, tous mes pleurs qui agonisent, tous mes malheurs conscients, c'est hier mais c'est aussi un présent! et si je parle, si je n'écris, on va me blâmer parce que je donne une voie à mes larmes et parce que je trempe de sang ma voie... lisez moi! ne m'écoutez pas