dimanche 20 septembre 2009

Demain a parlé à mon hier


Aidek amobarak said… c’est parce que j’entends cette phrase que je pense à mon lymphome ? Ou c’est juste ma nostalgie envers mon Hodgkin, ma maladie, mon traitement, mon hôpital, mon sérum, mes médicaments, mon médecin, mes infirmiers, mes vomissements, mes douleurs, mon asthénie, ma fatigue, ma faiblesse apparente et ma force intérieure?
Oui tu as raison, personne ne peut aimer cela, personne ne peut avoir une nostalgie envers une époque si triste de sa vie, personne n’osera revivre cette expérience et personne ne pourra croire qu’on peut aimer une telle expérience, que ce n'était pas que tristesse!

Tout a commencé à partir de cette fête… c’est le repère temporel que je retiens, aidek mbrouk, je voyage à rabat le jour de l’aid, la douleur commence à se sentir au train, je porte mes valises, je vais à l’hôpital et ce sera une longue histoire avec l’hôpital, cela durera quelques mois, ce n’est pas toujours le même mal, ce ne sont pas les même médecins, les même spécialistes, les mêmes analyses, le moment de silence durera longtemps, je le croyais éternel, je pensais que j’allais rester souffrante, et patiente… mais j’étais guérie quelque temps après... Non ! J’étais en rémission, je ne peux encore me permettre de dire que je suis guérie, je dois prouver ma guérison, prouver que le mal me quittera à jamais… mais le mal que serait-ce ? Et si on aimait son mal ? Si on était épris d’un vécu qui nous a tant fait souffrir ? Je l’espère presque ? Je le veux des fois… oui j’aime quand j’étais malade ! J’aime quand la faiblesse m’habillait de force mais aujourd'hui pourquoi penser à toute cette histoire ? Pourquoi je suis inquiète ? Est-ce que c’est parce que c’est laid ? C’est ce repère temporel qui fut le début ou parce que mon contrôle se rapproche ! oui j’ai peur malgré tout ce que je peux dire, j’ai encore peur, et je suis encore dans la maladie, dans cette vague, je ne suis pas encore arrivée à retrouver mon état d’avant, je pense beaucoup, et je ne serais comprise! Personne ne pourra comprendre, ne pourra m’écouter si je dis que j’ai peur de tomber malade mais que j’aimerai retomber malade! ma mère ne veut pas croire à ça, ma sœur essaie d’interpréter cela d’une autre façon mais il n y a aucune interprétation, je l’aime tant et je ne l’espère! je l’aime encore puisqu’il m’a permis de surgir de moi, j’étais moi aussi comme cet écrivain, en manque de moi ? j’étais à ma quête, et Thomas m’a aidé, Hodgkin ma donné sa main, je ne l’ai pas tenu pour longtemps, je ne l’ai connu, je ne l'ai connu que quand il était moribond, et mourant! Je l’ai tué ? Oui … pour retrouver ma vie ! Mon médecin me dit qu’un de ses malades était guéris mais n’a jamais pu vivre loin de l’hôpital, il trouvait toujours un pretexte pour revenir à l'hôpital, et à la fin il s’est suicidé, puisqu’il n’a pas trouvé sa place ! moi je n’aime pas l’hôpital, au début je vomissais juste en le voyant, aujourd’hui je deviens apathique, j’essaie de faire semblant de ne pas m’intéresser à cet hôpital, c’est encore un combat au fond de moi, j’essaie de ne pas fixer mes instants à l’hôpital, de ne pas les vivre vraiment, de ne pas me souvenir de ces gens présents, ne pas le cadrer, ne pas parler, je passe rapidement… j’ai envie juste de faire un passage… en sortant je prends mon temps, je guette de loin la chambre où j’étais hospitalisée, et comme toujours je pense à un texte que j’avais écris tout en regardant du coté de ma chambre l’entrée de l’hôpital où je suis maintenant… sans le savoir en écrivant ce texte j’étais entrain de me guetter, de guetter Zaynab qui était entrain de regarder à cet instant… ce jeu de temps m’a tellement épris, ce présent qui devient passé et qui était futur, cela m’a toujours fasciné, et je n’ai jamais cru en cette notion de temps qui va de l’avant, j’ai toujours pensé que le temps n’existe pas, que le demain a peut-être servi un hier avant qu’il ne soit présent…
Je sens aujourd’hui que j’ai servi mon Hier, mon arrière hier, le défunt passé qu’on enterre pas, je l’ai servi à travers mes visions qui avant, étaient pour moi rêves, elle se sont réalisées… c’est compliqué! C’est un cycle! Je ne pourrais dire qu’hier était le début ni que demain sera la fin… le présent est Moi, le présent est une vie ! [...]


à suivre ...



à

[...]


La vie est tellement complexe, je ne sais plus si c'est l'envie d'écrire qui prime aujourd'hui sur ma vie ou celle de me laisser lire! je me suis longtemps livrée à travers mes mots mais m'a-t-on lue? m'a-t-on comprise? mais si je prends le risque d'écrire, c'est que je prends le risque de me laisser lire, lire et interpréter par les autres, ... nous sommes mais ce sont les autres qui nous regardent, les autres qui nous écoutent, et j'écris et c'est l'autre qui me lit et j'aimerais bien me mettre à la place des autres pour mieux me voir! l'enfer c'est les autres, je devrais peut-être ne plus me soucier de cet altruisme, je devrais peut-être me livrer à moi même avant de me livrer à l'autre.. j'ai toujours ce sentiment que l'autre ne comprend, et c'est peut-être moi qui n'explique et l'autre a toujours l'impression que je n'explique pas assez mais c'est peut-être lui qui ne fait pas d'effort pour comprendre! serais-je une image floue ? un texte squizophrénique ? je suis peut-être entrain d'écrire usant de cette langue que l'autre ne comprend pas, que l'autre ne parle pas, que l'autre ne veut pas apprendre! j'aimerais pouvoir être mon reflet, me mettre dans mon miroir pour voir vraiment qui je suis, comprendre d'où vient la confusion de l'autre... La vie est tellement complexe! pourquoi j'ai écris cette phrase? écrire serait fixer la vie , je viens de lire cette phrase dans un livre, mais lire que serait-ce? me fixez-vous en me lisant ? mon image est saisie à travers mes mots, à travers ce semblant de sens que je compose? suis-je vraiment celle que vous regardez?